• À PROPOS
  • NOUVELLES
  • PORTFOLIO
  • TEXTES
  • CONTACT

Crédit photo: Rebecca Tisdelle-Macias

BIO

Vivant et travaillant à Tiohtià:ke/Montréal, Karen Tam 譚嘉文 est une artiste dont les recherches portent sur différentes formes de construction et de représentation de l’identité culturelle à travers installations, sculptures, œuvres textiles et dessins. Depuis 2000, elle a exposé son travail et participé à des résidences artistiques en Amérique du Nord et en Europe, notamment au Victoria and Alberta Museum (Royaume-Uni), au He Xiangning Art Museum (Chine), au Musée des beaux-arts de Montréal (Canada), à la résidence Deutsche Börse Residency au Frankfurter Kunstverein (Allemagne), et la Bienniale de Toronto. Elle a reçu des subventions et des bourses du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. L’exposition de Tam, Avaler les montagnes, présentée par le Musée McCord Stewart, a reçu une mention honorable aux Prix de l’Association des musées canadiens 2024. Tam est récipendaire du Prix Giverny Capital 2021, et a été finaliste du Prix Louis Comtois en 2017, finaliste du Prix en art actuel du Musée national des beaux-arts de Québec en 2016, et elle a été sélectionnée sur la liste longue du prestigieux Prix Sobey pour les arts en 2010 et en 2016.

Tam a obtenu un diplôme de maîtrise en sculpture à la School of the Art Institute of Chicago ainsi qu’un doctorat au Centre for Cultural Studies de la Goldsmiths, University of London. Elle est conservatrice adjointe chez Griffin Art Projects et a contribué à la publication "Asia Collections outside Asia: Questioning Artefacts, Cultures and Identities in the Museum" (2020) dirigée par Iside Carbone et Helen Wang, au livre édité par Alison Hulme, "The Changing Landscape of China's Consumerism" (2014), ainsi qu’au livre de John Jung, "Sweet and Sour: Life in Chinese Family Restaurant" (2010). En plus de faire partie de collections privées au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni,les œuvres de l’artiste sont présentes dans des collections muséales et corporatives telles que l’Irish Museum of Modern Art, le Musée des beaux-arts de Montréal, le Musée d’art contemporain de Montréal, le Musée national des beaux-arts du Québec, Affaires mondiales Canada (Ambassade du Canada à Londres), la Collection d’art d’Hydro-Québec, la Caisse de dépôt du Québec, la Collection de la Banque Royale du Canada, le Groupe TD, la Collection d’art de Microsoft. Elle est représentée par la Galerie Hugues Charbonneau à Montréal.

CV// Téléchargez CV (mise à date le 1 janvier, 2025) //


DÉMARCHE

À travers mes sculptures et mes installations où je recrée des espaces, tels que les restaurants chinois, les salons d’opium, les boutiques de curiosités du Quartier chinois, les premiers studios d’artistes canadiens d’origine chinoise et d’autres sites de rencontres culturelles, je cherche à comprendre comment l’expérience corporelle de l’espace permet d’en saisir l’histoire et la communauté. Dans des œuvres telles que Scent of Thunderbolts (2024) et With wings like clouds hung from the sky (2017-2020), j’ai déconstruit et reconstruit différents « espaces ethniques » pour voir quels éléments ont une signification pour le public et jouent donc un rôle en influençant les perceptions occidentales des Chinois, ou de l’autre. En utilisant un cadre d’études culturelles, j’invite à une vision critique de la chinoiserie contemporaine, de l’impact du commerce d’exportation chinois et des produits pour le goût « occidental ». La fascination pour l’Orient remonte à l’époque de la route de la soie et, même à l’apogée de la chinoiserie, alors que le marché occidental était inondé de produits chinois, les Chinois d’outre-mer étaient visés par des lois racistes et considérés comme des étrangers inassimilables. Je remets en question et joue avec les notions d’authenticité et de copie en produisant mes propres fausses antiquités. Ces créations sont inspirées d’objets asiatiques et de style chinois, trouvés dans différents musées, collections locales et sur eBay. Elles sont fabriquées à partir de matériaux et de techniques courantes (des parures en jade apparemment authentiques sont taillées dans du savon, de la porcelaine est modelée en papier mâché, et des objets en argent sont créés à partir de plateaux en aluminium, etc.). Ceci met en évidence les rencontres entre des lieux spécifiques et la culture matérielle influencée par l’Asie de l’Est et fait référence non seulement à la production de masse de biens de consommation piratés en Chine, mais aussi aux questions qui sont toujours présentes lorsqu’il s’agit de production artistique.

Un engagement profond dans la recherche d’archives et de collections m’a également amenée à me demander à qui appartiennent les histoires qui sont collectées et racontées, et à interroger les récits qui ont été construits autour de la diaspora chinoise. Comment nos souvenirs, notre représentation, notre soutien et notre refus d’effacer nos histoires, nos espaces et notre communauté coexistent-ils ? S’il ne reste que des traces minimes de l’existence d’une personne ou d’une organisation, quels sont les moyens de rendre cette vie à nouveau visible ? En mettant activement en lumière des aspects négligés des communautés et de la culture sino-canadiennes à l’aide de mon travail artistique, j’ai l’intention de créer des contrepoints aux canons acceptés, aux histoires officielles, aux archives publiques et aux collections.

(janvier 2025)


L'artiste remercie le Conseil des arts du Canada de son soutien.




© Karen Tam 2005-2025